Accéder à la terre, accéder à son rêve

Lancement d’entreprise agricole

Posté le 8 mai 2024
Lancer une exploitation agricole à l'heure actuelle est un défi impressionnant. Le parcours d’Émilie, propriétaire de l’entreprise Les pâturages du Lac Brome, en est un exemple criant.
Catherine Dallaire, Agronome

Le parcours semé d’embuches d’Émilie

Son histoire commence il y a plus de 5 ans. Après avoir été employée agricole, elle concocte son plan d’affaires et acquiert toutes les connaissances nécessaires pour son projet. Elle surmonte chaque barrière qui se dresse devant elle, comme dans un concours de saut d'obstacles, réalisant que l'accès à la terre pourrait être son seul défi insurmontable.

Elle plonge alors dans les recherches et grâce au service de jumelage l’Arterre, trouve une petite terre pour débuter un élevage de poulets de pâturage. Elle confirme rapidement sa passion et entreprend la quête d'un terrain plus vaste. Lorsque l’opportunité se présente à elle, elle la saisit rapidement, mais le partenariat ne répond pas à ses besoins. Tranquillement, grâce au bouche-à-oreille, elle trouve de nouveau un autre endroit.

« À chaque fois, je recommençais à zéro. Je trouvais des friches dégradées et non pas de beaux pâturages. Elles n’étaient ni amendées ni clôturées. Il n’y avait souvent aucune installation sur place. », raconte-t-elle.

« Partir à zéro à notre époque, il faut avoir les reins solides »

Ainsi, elle se voit obligée de changer d’endroit quatre fois. Quatre différentes terres en location, quatre départs à zéro, quatre partenariats lors desquelles elle doit s’adapter aux besoins des locateurs, et non les siens.

« Moi, je n’ai pas hérité de terres. Partir à zéro à notre époque, il faut avoir les reins solides. », dit Émilie.

Une terre à trouver

Je lui demande si elle a peur de baisser les bras, considérant qu’elle n’a toujours pas sa terre à elle.

« Non. C’est ce que je veux faire de ma vie. Ma vraie paie c’est d’être alignée avec mes valeurs. Je veux rassembler les gens pour revitaliser les terres de ma région. », dit-elle avec du bonheur dans la voix.

De la passion comme ça, il s’en fait peu. Une chose est certaine : une entrepreneure comme elle mériterait clairement d’avoir le plein contrôle sur sa propre terre…

Catherine Dallaire, Agronome